Des voix portugaises s’élèvent, de plus en plus nombreuses, pour mettre les étrangers en cause et déplorer leurs investissements immobiliers qui chassent les locataires anciens des quartiers populaires, comme dans l’Alfama.
Pour faire face à la dégradation constante du parc immobilier et au blocage des transactions, notamment à Lisbonne, les autorité avaient décidés d’attirer les investisseurs via deux leviers : une fiscalité plus intéressante sur les baux courts que sur la location longue durée et pour le segment du haut de gamme ou des investisseurs multiples, un seuil de dépenses immobilières à 500.000 euros qui permet aux non-européens d’obtenir le statut de résident non habituel, véritable tête de pont pour circuler « librement » en Europe.

Ces mesures auraient pu avoir des effets limitées, si un contexte porteur ne les avaient pas amplifées. Dans le même temps, les autres incitations fiscales en faveur des retraités européens ou des entrepreneurs étrangers, les différents événements des « Printemps Arabes » qui ont créés de l’instabilité dans ces pays très touristiques, des prix attractifs, une histoire riche et un soleil généreux ont fait grandir l’intérêt et cet attrait pour le Portugal.
C’est ainsi que l’afflux des touristes à Lisbonne a été multiplié par 3 pour atteindre 9 millions en 2015, multipliant aussi pour les investisseurs, les opportunités de type de « airbnb ». Nous vous le confirmons, l’investissement est fort, nous revenons de Lisbonne qui est un chantier à ciel ouvert avec cette formule affichée partout, « obra a obra, lisboa melhora » !
Voilà, nous dit-on le cœur du problème : on expulse des gens ou plus exactement, les baux ne sont plus renouvelés pour permettre la réhabilitation d’immeubles dont les appartements seront ensuite loués en courtes durées. Les quartiers perdent ainsi leur âme, vidés de leurs habitants traditionnels…