Incroyables murs d’eau qui s’élèvent avec majesté avant de s’écraser dans une écume bouillonnante. Vous êtes à Nazaré, au Portugal et à 120 km au Nord-Ouest de Lisbonne. Ici, les vagues peuvent atteindre 30 m de haut. Chaque hiver, une dizaine de pros osent affronter ces monstres qui s’abattent au pied du phare rouge du Fort de Sao Miguel.
Comment expliquer cette puissance ? Les vagues naissent grâce au vent qui souffle très fort, son énergie a le pouvoir de créer des ondes dans l’eau, ce que nous nommons les vagues . La Praia do Norte, à Nazaré, répond à ces deux exigences. Sur les côtes portugaises, le vent est fort et la houle vient de très loin car elle traverse l’Atlantique. La formation de ces monstres dépend de la profondeur et de la superficie de la masse d’eau.
Dans les profondeurs de la mer de Nazaré, se trouve une immense faille, un canyon long de 170 km, comme une grande vallée sous-marine qui au large, atteint 5 km de profondeur et seulement 50 m près de la côte. Cela produit un effet d’entonnoir dans lequel s’engouffre la houle, cette énergie remonte à la surface et forme une gigantesque vague qui s’alimente de la houle déferlant au Nord du Canyon.
Les vagues de Nazaré sont-elles les plus grosses du monde ? Depuis 2018, le record du monde de la plus grande vague jamais surfée, fut établi à Nazaré avec 24,38 m. Une mise à jour s’impose car ce mardi 24 mai 2022, le fort de Saint-Michel Archange annonce que ce record vient de tomber au profit de l’allemand Sebastian Steudtner qui surfa le 29 octobre 2020 la vague la plus haute du monde, une géante de 26,2 m (86 pieds) au large de la Pria do Norte à Nazaré… Impressionnant.
Des surfeurs se sont établis à Nazaré. C’est en effet pour cette petite ville de 15.000 âmes que Justine Dupont a quitté sa Gironde natale et s’est installée pour vivre au plus près de ces vagues gigantesques… et qui sait pour les apprivoiser un jour en sachant que jamais elle ne les domptera vraiment. C’est peut-être pour cela que la championne qui surfa un monstre de 21 m de hauteur dévoila en 2020 peu après son record : On vient pour surfer sur des belles vagues et vivre quelques secondes. C’est magnifique et en même temps, c’est dur. Je trouve que c’est un bon équilibre…
